Dites-nous un peu, qui êtes-vous et votre fonction au sein des Capucins ?
Je dirige le centre d’art contemporain Les Capucins depuis 2012, auparavant, j’étais commissaire d’exposition indépendante pour des institutions publiques aussi bien que privées.
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Présentez-nous le centre d’art contemporain Les Capucins, son histoire, son rôle et ses missions ?
Il a ouvert en 2011, dans une ancienne église dont on peut toujours percevoir les beaux volumes intérieurs. Situé en centre-ville, en face de la Manutention et entre la salle de danse et la Poudrière. Il vient compléter une offre culturelle déjà très riche. Il conçoit 3 à 4 expositions par an, accompagnée chacune d’évènements artistiques : performances, lectures, concerts, projections vidéo et d’actions de sensibilisation à l’attention de tous les publics, enfants comme adultes, amateurs comme professionnels. Depuis 2017, il propose 2 résidences de recherche et d’expérimentation par an, sur appel à projets. Ces temps de présence des artistes sur le territoire sont ponctués de rencontres avec le public qui peut ainsi appréhender plus justement le processus de création loin des clichés de l’artiste démiurge. Parallèlement, il accompagne des résidences en milieu scolaire, en école élémentaire et au collège. Durant plusieurs semaines, les artistes impliquent les jeunes et leurs enseignants dans un projet défini collectivement. Une exposition aux Capucins restitue ce travail collaboratif.
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A quel public vous adressez-vous ? Avec quelle approche les sensibilisez-vous à l’art contemporain ?
Une personne chargée de la médiation accueille le public et propose, non une visite formelle de l’exposition, mais un récit des coulisses du projet, la manière notamment dont l’artiste a travaillé, les rencontres ou lectures qui ont pu l’influencer. L’enjeu ici est d’imaginer une autre manière de raconter les œuvres et leur relation les unes aux autres, à travers une histoire qui raconte leur genèse, leurs conditions d’apparition. Les expositions et les événements, que le centre d’art propose, s’adressent ainsi à tout le monde. En tant que lieu de recherche et de production, il encourage les projets spécifiques, souvent in-situ, afin d’accompagner les artistes dans une recherche durable et nourrie de nombreux échanges. La programmation prospective est traversée par les questions politiques, sociologiques et écologiques que posent la production artistique. Le transport des œuvres est ainsi réduit à un par an, l’emploi de matériaux écologiques et locaux est privilégié et le partage des savoir-faire favorisé. L’art, contrairement aux aprioris, n’est pas replié sur lui-même mais se nourrit des questions qui agitent le monde.
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Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?
Les rencontres, incontestablement, avec les artistes qui travaillent tous des sujets différents et spécifiques, toutes les personnes qui nourrissent ces recherches (artisans, enseignants, agriculteurs, etc) et le public des expositions bien-sûr.
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Pour la saison 2023, avez-vous une expo ou un artiste phare à nous présenter ?
Le centre d’art contemporain accueille ce printemps Angélique Aubrit et Ludovic Beillard en résidence scolaire. Ils interviendront plusieurs semaines dans les écoles élémentaires d’Embrun, ils travailleront en étroite relation avec les scolaires sur un projet d’exposition visible cet été et qui devrait évoquer le monde du théâtre et des marionnettes.
Avez-vous une petite anecdote à nous raconter sur une de vos visites ou ateliers ?
À l’occasion d’une exposition présentant une installation intégrant des ballons de football peints, des enseignants craignaient que les enfants ne s’en saisissent lors des visites. Or aucun d’entre eux ne s’y est risqué, comprenant très bien au fur et à mesure de leurs venues aux Capucins, que tout ce qui y est présenté est œuvre. Nul doute possible pour eux, contrairement à un petit groupe d’adultes tenté d’effectuer quelques dribbles ! C’est à travers ces anecdotes que l’on peut mesurer la familiarité des jeunes embrunais avec l’art contemporain.
